Rubrique "Faits divers" ...

Les violences n'ont duré que quelques dizaines de minutes. Une déferlante qui a suffi, la nuit dernière, à semer la panique dans le centre-ville de Saint-André, sur l'île de la Réunion. Plusieurs dizaines de jeunes cagoulés, munis de sabres, de barres de fer et de galets s'en sont pris au poste de police. "Ils étaient une quarantaine. Ils ont mis des poubelles devant le poste, qui est toujours fermé la nuit, et ils ont mis le feu pour tenter de le faire brûler", commente pour LCI.fr le directeur général du cabinet du maire qui tente de relativiser la situation. "Un magasin d'assurances a été sérieusement endommagé et deux voitures brûlées", poursuit cette personne.

Il n'y a aucun blessé grave, mais la catastrophe semble avoir été évitée de peu. "D'après les informations que j'entends ici, une femme a du foncer avec sa voiture pour s'interposer entre des gens et son mari, (ndlir : un vendeur de pizza), pour pas qu'il soit tabassé" nous explique Noël, dont la famille vit à Saint-André et qui a alerté notre rédaction sur ce qui s'était passé. Information confirmée par la Mairie et les médias locaux. L'homme s'en est sorti avec un coup de barre de fer sur la tête.

Notre patiente a des limites

La ville ne possédant pas de commissariat, les deux policiers de permanence ont très rapidement été débordés. Il faudra attendre le renfort de la BAC de Saint-Denis pour voir le calme revenir. Le placement en garde à vue dans l'après-midi, d'un chef de bande serait à l'origine de cet éclat soudain de violences. Interviewé sur la radio RFO Réunion, Jean-Paul Virapoullé, sénateur-maire UMP à la Réunion, a fermement condamné les actes de la nuit dernière mais s'en est aussi pris aux autorités. "Notre patience a des limites, on ne peut pas faire vivre une ville de 53 000 habitants sans commissariat. Je vais demander au préfet de louer des locaux avec le budget de la commune pour installer un commissariat tout de suite dans la ville".

Pour Noël, ancien cadre aujourd'hui à la retraite et qui vit depuis 16 ans à La Réunion, les violences de la nuit dernière sont de la même teneur que celles de Villiers-le-Bel il y a quelques semaines. "Je connais très bien Saint-André. Ma famille y vit. C'est une commune un peu laissée à l'abandon, le taux de chômage y est très important, il y a de la drogue. Résultat : le phénomène des banlieues en métropole est en train de déteindre ici". Ce matin , le centre-ville avait retrouvé son calme.